que nous ne verrons jamais…
ni sur une échographie ni en vrai…
je veux écrire…
notre joie insouciante ce vendredi soir devant la piscine :
Mon amoureux tenait en main le résultat positif de la prise de sang réalisée le matin même…
notre joie partagée, décuplée…
cette joie qui s’arrête net 48 heures après quand nous nous sommes rendus aux urgences au milieu de la nuit (de dimanche à lundi)…
pour cause de saignements…
cette joie qui n’a plus lieu d’être quand à l’échographie l’utérus est désespérément vide…
Et toujours cette même question pendant l’échographie: “Vous avez des enfants ?”
“Non.”
Froid glacial.
La sage femme vue dans la nuit, nous avait prévenu qu’on ne verrait certainement rien, mais c’est triste un utérus vide…
Pour savoir si c’est une grossesse extra-utérine, il nous faudrait le taux de Béta-HCG.qui serait entre 1000 et 5000…
Le premier, réalisé à 15h le lundi, indiquant 129, la GEU semble être écartée…
48 heures après (mercredi 16h40) je revois encore mon amoureux en chemisette orange radieux venir vers moi dans le jardin et m’annoncer un taux à 455… Dans l’après-midi, j’avais réussi à me détendre assez pour m’endormir. Au réveil, j’avais eu un léger malaise… comme une répétition mais sans la douleur du 20 mai dernier…
J’ai l’impression que je vais défaillir tellement la joie nous envahit à nouveau… Et mon amoureux se prend à espérer de faux-jumeaux… Ce taux prometteur, moi je le voyais comme une belle revanche sur cette grossesse extra-utérine, justement à sa date anniversaire…
A l’écho, on ne voit toujours rien mais c’est normal. Le gynéco vérifie toujours qu’il n’y a pas d’épanchement…
Nous y croyons plus que jamais…
48 heures après (vendredi 11h) le taux est à 637… Déception… Pessimisme mais mon amoureux tente de me rassurer : c’est encore au dessus de la normale, si on tient compte du 1er taux…
A l’écho toujours pas d’épanchement et selon le gynéco il n’y a rien d’inquiétant.
Trois jours après, le taux de HCG n’est qu’à 855… Re-déception mais cette fois, c’est moi qui traverse un regain d’espoir… Le taux n’a pas doublé mais il a quand même augmenté… Mon amoureux se tait…
Aux urgences, nous avons affaire à une interne, très douce. A l’écho toujours pas d’épanchement mais compte tenu du taux faible, elle nous annonce qu’il y aura très certainement une nouvelle prise de sang dans 48 heures… On commence à avoir l’habitude…
Mais quand elle informe mon gynéco du nouveau taux, celui-ci tient à revenir faire lui-même l’écho…
C’est alors qu’il évoque un traitement (une piqûre de méthotrexate) pour mettre un terme à cette grossesse non évolutive… Apparemment quand le taux évolue trop lentement, c’est qu'il y a un souci au niveau des chromosomes, qui ne se sont pas associés correctement...
Je suis abasourdie… anéantie… mon visage se ferme, les larmes montent…
Qu’il s’agisse d’une grossesse extra-utérine, ou d’une fausse-couche, attendre serait risqué et comme il ne me reste qu’une trompe, le gynéco ne veut pas courir de risque…
La piqûre intramusculaire aura lieu deux heures plus tard aux urgences… Quand nous quittons l’hôpital j’ai une pensée pour celles qu’on laisse repartir ainsi, comme si de rien n’était avec plus aucun espoir dans le ventre et seules… Je me dis que j’ai de la chance car mon mari est là, bien présent et qu’il ne lâche pas ma main…
Mon amoureux me dit que j’ai fait le plus dur… je n’en suis pas sûre…
Le plus dur sera de voir ses beaux yeux bleus remplis de larmes et de tristesse…
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